Chine, la menace de la plus grave crise immobilière de l'Histoire

Publié le par ottolilienthal

Les bénéfices des aciéries chinoises s'effondrent, Goldman émet : « Perspectives sombres » pour le minerai de fer...
 

Le marché mondial des matières premières a atteint son apogée au début de l'année 2022 et n'a cessé de trébucher depuis. Le secteur de l'immobilier en Chine reste dans un marasme de plusieurs années, ce qui se traduit par une faible demande pour les métaux de base tels que le minerai de fer et le cuivre. La semaine dernière, Hu Wangming, président du Baowu Steel Group, a averti que la situation économique de la deuxième économie mondiale ressemblait à un « hiver rigoureux ».

En tant que premier producteur mondial d'acier, le président de Baowu Steel a averti que le ralentissement de l'industrie sidérurgique pourrait être « plus long, plus froid et plus difficile à supporter que prévu », ce qui pourrait refléter les graves ralentissements de 2008 et 2015. Cela devrait servir de signal d'alarme pour les observateurs macroéconomiques : la reprise en Chine n'est pas imminente ; en fait, Pékin pourrait ne pas déclencher les canons monétaires et fiscaux avant les élections présidentielles américaines.

Une équipe d'analystes de Goldman dirigée par Aurelia Waltham et Daan Struyven a commenté les marchés chinois du minerai de fer. Les analystes ont fourni une note très directe aux clients jeudi, soulignant que les « perspectives fondamentales du minerai de fer restent sombres » alors que les prix s'échangent en dessous du niveau de 100 dollars la tonne.

(extrait)

Tyler Durden
Vendredi, 23 Août 2024

https://www.zerohedge.com/commodities/china-steel-mill-profits-collapse-goldman-issues-bleak-outlook-iron-ore

Traduit avec DeepL.com (version gratuite)

 

78 milliards de dollars : la fraude du géant de l’immobilier chinois Evergrande est un record historique...

Xu Jiayin, patron du groupe immobilier Evergrande désormais en liquidation, ne se relèvera pas de ce nouveau scandale : l’homme d’affaires chinois est accusé d’une fraude de 78 milliards de dollars. En plus de devoir payer une amende, il a été banni des marchés financiers.

Les scandales s’enchaînent pour Xu Jiayin. L’homme d’affaires chinois, également connu sous le nom de Hui Ka Yan, président du groupe immobilier Evergrande est accusé d’avoir commis l’une des fraudes les plus importantes de l'histoire. Alors que le groupe a été placé en liquidation judiciaire fin janvier 2024 après plusieurs années de dettes, les autorités chinoises ont analysé les comptes de la compagnie. Elles auraient trouvé des preuves d'une fraude immense, rapporte Business Insider.

Selon la CSRC (la Commission chinoise de réglementation des affaires boursières), Evergrande aurait menti sur ses déclarations de revenus en 2019 et 2020, les augmentant sur le papier de 78 milliards de dollars. Un montant record quand on sait par exemple que l’escroquerie pour laquelle Bernard Madoff a été emprisonné s’élevait à 65 milliards de dollars.

Les autorités chinoises désignent Xi Jiayin comme le principal responsable de cette fraude. Elles lui demandent de payer une amende, de sa poche, de 47 millions de yuans, soit 6,5 millions de dollars.

L’immobilier chinois est très mal en point

C’est l’entreprise immobilière Hengda Real Estate – ancien nom d’Evergrande et marque phare du groupe – qui est directement pointée du doigt. Elle a été condamnée à verser 4,2 milliards de yuan soit 583 millions de dollars d’amende.

La CSRC espère que cela enverra un signal fort aux autres hommes d’affaires chinois qui pourraient être tentés de frauder pour échapper à des restructurations imposées par l’Etat pour régler leurs dettes. D’autant que les grandes fortunes chinoises de l’immobilier comme Xi Jiayin font face, pour beaucoup, à une crise du secteur ces dernières années. Les analystes économiques craignent que cela finisse par se répercuter sur l’économie globale du pays. Le groupe Evergrande employait plus de 120 000 personnes en 2020.

Une sanction très dure qui se veut dissuasive

Pour marquer le coup, la CSRC a voulu frapper fort, explique RFI. Xu Jiayin va être banni à vie des marchés financiers. Il lui sera donc désormais interdit de mettre son grain de sel dans des participations ou actions en bourse.

Si la fraude record était déjà une bonne raison pour la Commission de prendre ces sanctions, elle a avancé deux autres éléments les justifiant. Le groupe Evergrande est également accusé d’émission frauduleuse d’obligations et “de ne pas avoir divulgué les informations requises en temps opportun”aux contrôleurs.

GEO (avec 6medias)

https://www.geo.fr/geopolitique/chine-evergrande-78-milliards-dollars-fraude-geant-immobilier-record-historique-xu-jiayin-sanction-marche-economie-219380?utm_source=pocket-newtab-fr-fr

Le géant chinois Zhongzhi demande sa liquidation

Le conglomérat privé chinois Zhongzhi, un géant de la finance criblé de dettes et dont les déboires font planer le risque d’une contagion, a lancé dans son pays une procédure de liquidation judiciaire, ont rapporté vendredi les autorités.

Zhongzhi (ZEG), peu connu du grand public mais qui dispose d’une galaxie d’entreprises financières, est l’un des acteurs les plus importants du marché.

 

Le groupe, qui s’est dit insolvable en novembre, gère plus de 1000 milliards de yuans (128 milliards d’euros) d’actifs, selon des estimations du mois d’août de la banque d’affaires Nomura.

Le Tribunal intermédiaire No.1 de Pékin, saisi du dossier par Zhongzhi, a jugé recevable la demande du groupe, selon un communiqué de l’autorité judiciaire. Après examen du dossier, elle devra se prononcer sur l’avenir de Zhongzhi.

Un grand nombre d’entreprises et de riches particuliers ont confié au groupe leur épargne. Durant les années fastes, nombre de promoteurs ont eu recours à des sociétés fiduciaires ou de gestion d’actifs privés comme Zhongzhi pour financer leurs projets.

Mais le groupe, rattrapé par la crise de l’immobilier en Chine et un ralentissement de l’économie, est désormais incapable de rembourser les bénéficiaires.

Zhongzhi avait évalué en novembre ses arriérés à près de 60 milliards d’euros, selon une lettre aux investisseurs rapportée par les médias locaux. La police de Pékin, où le groupe est basé, avait de son côté ouvert une enquête sur des «infractions présumées» non précisées.

Zhongzhi possède notamment la filiale Zhongrong International Trust (ZTR), où des épargnants inquiets avaient tenté en vain en août de réclamer des comptes.

Sa faillite fait craindre des conséquences incommensurables pour le système financier en Chine, deux ans après la descente aux enfers d’Evergrande dont les déboires continuent à peser sur le secteur immobilier et l’économie.

Déjà fragilisé par cette crise, Zhongzhi l’est davantage depuis le décès en 2021 de son fondateur Xie Zhikun.

https://www.bilan.ch/story/finance-le-geant-chinois-zhongzhi-demande-sa-liquidation-749698200574

Le système bancaire chinois est «en chute libre» et ça va coûter très très cher

Des pertes estimées à 4.000 milliards de dollars pour être exact.

Prophète de malheur ou visionnaire? Selon l'investisseur américain J. Kyle Bass, fondateur du fonds de couverture Hayman Capital Management et récemment interviewé par la chaîne de télévision CNBC, la crise de l'immobilier chinois va coûter très cher au pays.

D'après lui, les pertes pourraient faire perdre 4.000 milliards de dollars (environ 3.670 milliards d'euros) à la Chine, entraînant le secteur bancaire dans sa chute, relaye le média en ligne américain Business Insider.

Comment le pays s'est-il retrouvé dans cette situation? Commençons par la bulle immobilière. Dans un scénario classique, les promoteurs chinois, dopés par la flambée des prix de l'immobilier, ont tellement construit au cours de la dernière décennie que le pays croule sous les logements inutilisés.

Des immeubles vides ne servent les intérêts de personne et les promoteurs peinent désormais à rembourser les emprunts avec lesquels ils ont financé ces énormes travaux. Vous suivez?

Crise des subprimes sous stéroïdes

«Les dettes des principaux promoteurs immobiliers se sont dégradées et certains ont fait défaut à leurs obligations, analyse Business Insider. Il y aurait suffisamment de logements vides en Chine pour héberger 3 milliards de personnes, d'après un ancien haut responsable chinois, [...] ce qui va entraîner d'énormes pertes financières dans le secteur immobilier.»

Les investissements dans le marché du logement chinois sont principalement issus des gouvernements locaux, par le biais de véhicules financiers dont la valeur combinée atteint 13.000 milliards de dollars et dont une partie a déjà commencé à faire défaut...

Les pertes du secteur immobilier devraient avoir un impact considérable sur le secteur bancaire chinois, accro aux produits dérivés financiers, qui amplifient les variations des marchés. Elles pourraient dépasser celles de la crise financière de 1929 sur les banques américaines (environ 700 milliards de dollars de pertes).

«Nous pensons que les pertes immobilières [de la Chine] s'élèvent à au moins 4.000 milliards de dollars, affirme donc J. Kyle Bass. Concernant les véhicules financiers des collectivités locales, nous ne savons même pas jusqu'où ce marché peut descendre. Le système bancaire [chinois] est déjà en chute libre.» Vendez tout!

En Chine, les logements vendus mais jamais achevés représentent 20 fois la taille du leader de l’immobilier Country Garden

Payer, et même emprunter, pour accéder à la propriété : une étape essentielle pour beaucoup de monde, y compris en Chine. Sauf que 20 millions de logements déjà payés n’ont jamais été achevés, dans l’Empire du Milieu. Une bombe qui ne demande qu’à éclater.

Pourquoi est-ce important ?

Une bulle qui gonfle, qui gonfle, qui gonfle... L'immobilier chinois ne fait que rebondir de crise en nouveau scandale. Les promoteurs perdent l'équilibre sur leurs dettes abyssales, la justice les guette, et les acheteurs ont perdu toute confiance nécessaire à un retour de la demande. Car les pratiques du marché dans le pays rendent les particuliers vulnérables.

Des logements vendus, mais inhabitables

Le chiffre était à prendre avec des pincettes, mais il avait fait couler beaucoup d’encre. En septembre dernier, l’ancien vice-président du Bureau national des statistiques avait lâché qu’il y avait sans doute plus de logements vacants que d’habitants dans le pays. Mais une nouvelle étude de la holding financière japonaise Nomura enfonce un nouveau clou, plus tangible et bien plus douloureux.

  • Il y aurait 20 millions de logements en construction, mais jamais terminés en Chine. Cela représente 20 fois la taille du parc immobilier du plus grand acteur privé du secteur, Country Garden. Lequel se retrouve d’ailleurs en difficultés financières, avec un défaut de payement de 470 millions de dollars hongkongais (56,7 millions d’euros) le mois dernier.
  • Mais il y a une nuance de taille : il ne s’agit pas là de logements invendus ou invendables. Au contraire : les appartements en Chine sont généralement vendus avant d’être achevés. Ces 20 millions de logements sont donc distincts des 7,2 millions de logements invendus, selon les calculs de Reuters de septembre dernier. Or en l’état, ils sont inhabitables, pour leurs acquéreurs.

Une bombe sociale qui ne demande qu’à exploser

C’est devenu un enjeu majeur pour le gouvernement : outre qu’il doit soutenir son secteur immobilier menacé d’effondrement, il doit aussi s’assurer que les Chinois qui ont payé pour accéder à la propriété obtiennent bien quelque chose. Au risque de voir la colère gronder, crainte première du régime.

« Les acheteurs de logements pourraient devenir de plus en plus impatients en attendant la livraison de leurs nouveaux logements achetés. À un moment donné l’année prochaine, la question de la livraison des logements pourrait se transformer en un problème social et mettre en danger la stabilité sociale, et Pékin pourrait finalement devoir augmenter considérablement le soutien politique. Nous voyons cela comme la clé pour vraiment restaurer la confiance dans le secteur immobilier et l’économie. »

Le rapport de Nomura, ciré par CNBC

52% des logements vendus, mais jamais achevés

  • L’année dernière, de nombreux acheteurs avaient refusé de payer leurs hypothèques sur des achats immobiliers qui n’avaient toujours pas été livrés, rappelle le média économique américain.
  • Or, la situation s’aggrave : « En supposant une croissance de 20% du volume des nouvelles constructions achevées pour l’année en cours, les promoteurs ne réussiront à livrer que 48% des logements prévendus entre 2015 et 2020 » continuent les analystes japonais.
  • Et c’est Pékin qui risque de devoir mettre la main à la pâte, d’une façon ou d’une autre. D’autant que les pouvoirs locaux ne pourront sans doute pas prendre en charge les derniers travaux. Ils sont déjà fortement endettés en cause, encore, de la perte de revenus que signifie pour eux la chute des géants de l’immobilier.

atthias Bertrand
publié le

https://fr.businessam.be/chine-logements-vendus-mais-jamais-acheves/

Une dernière chance avant la liquidation pour Evergrande : c’est déjà la débandade sur les marchés

Une chute qui n’en finit pas : c’est ainsi qu’on risque bien de se rappeler Evergrande. Et le promoteur pourrait bien entrainer avec lui le marché immobilier chinois. Il a encore jusqu’au 4 décembre pour trouver un accord avec ses créanciers. Dernier délai.

Pourquoi est-ce important ?

Les déboires d'Evergrande, deuxième plus grande entreprise immobilière chinoise, représentent l'un des avatars de ce qui ne fonctionne plus dans l'économie de l'Empire du Milieu. Depuis le début de la chute, en 2021, on craint un effet boule de neige.

Dernière chance de restructuration

Dans l’actualité : la juge Linda Chan de la Haute Cour de Hongkong a reporté de ce lundi au 4 décembre une audience concernant la liquidation d’Evergrande. Pour le groupe, il s’agit d’un dernier répit inespéré. Mais ça ne garantit pas qu’il est sauvé, bien au contraire.

  • Le groupe immobilier est toujours assis sur une montagne de 300 milliards de dollars de dettes. Il a fait défaut sur sa dette offshore fin 2021, devenant pour l’occasion l’avatar de la crise immobilière chinoise.
  • Les promoteurs du pays ont construit à tout-va, grâce à de l’argent qu’ils n’avaient pas encore. Or, en Chine on achète souvent des logements avant qu’ils ne soient effectivement construits. Quand la demande s’est tarie avec le ralentissement économique dû à la pandémie, le secteur immobilier s’est retrouvé à sec. Avec des milliers de complexes de logements inachevés, et autant de clients floués.

La juge Linda Chan a informé le tribunal que la prochaine audience serait la dernière avant qu’une décision ne soit prise sur l’ordre de liquidation, rapporte Reuters. Evergrande a donc une dernière chance de présenter un plan de restructuration avant l’échéance. Le promoteur peut aussi encore trouver un accord avec ses créanciers d’ici-là.

  • Mais c’est mal parti, car la firme a déjà elle-même dû revoir ses objectifs de restructuration puisque les ventes sont en dessous de ses attentes. Entretemps, son directeur et président exécutif Hui Ka Yan « a fait l’objet de mesures obligatoires conformément à la loi en raison de soupçons de délits illégaux » pour reprendre l’euphémisme de l’entreprise.
  • L’entreprise avait même tenté de se diversifier en se lançant dans les voitures électriques, l’année dernière. Sans le moindre succès : la production a été stoppée après deux mois et demi.

Vers un effondrement des marchés ?

  • Une chute d’Evergrande causerait une véritable onde de choc sur l’ensemble du marché immobilier chinois, de même qu’en bourse. Car les autres promoteurs ne se portent pas forcément très bien non plus.
  • Quant à l’action Evergrande, elle est au plus bas. Elles ont chuté de plus de 20% par rapport à la clôture de vendredi dernier.
  • Elles ont atteint une valeur plancher de 18,8 centimes de dollar hongkongais par action, soit 2,4 cents américains. Elles ont depuis légèrement remonté à 22,2 centimes hongkongais ce lundi matin, détaille CNBC.

Matthias Bertrand
publié le

Les craintes de faillite d'Evergrande provoquent une ruée sur les banques en Chine


La Banque de Cangzhou et les autorités de la PBOC affirment que tout va bien sur le plan financier et que les prêts en cours d'Evergrande n'affecteront pas la capacité de la banque à rembourser ses déposants.

L'un des prêteurs locaux du promoteur immobilier chinois Evergrande, lourdement endetté, a affiché cette semaine un "mur d'argent" de billets en renminbi dans ses bureaux, après que des déposants ont fait la queue pour retirer leurs dépôts, dans ce qui pourrait être la première manifestation d'une crise de ruée sur les banques en Chine.

Depuis le 7 octobre, des centaines de personnes font la queue au siège de la Bank of Cangzhou, dans la province de Hebei, pour retirer leurs dépôts de la banque, selon des photos et des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux.

Ce "bank run" fait suite à la diffusion par les internautes d'un message affirmant que des dizaines de banques chinoises devraient annuler leurs prêts en cas de faillite d'Evergrande. Selon ce message, Evergrande doit à la Cangzhou Bank environ 3,4 milliards de yuans (466 millions de dollars). Asia Times n'a pas pu confirmer ce chiffre de manière indépendante à temps pour la publication.

La banque de Cangzhou a déclaré que ses prêts en cours à Evergrande et à ses filiales ne s'élevaient qu'à 340 millions de yuans au 6 octobre, soit un dixième du montant déclaré dans le message largement diffusé sur les médias sociaux. Elle a ajouté qu'elle disposait de suffisamment de terrains et de propriétés comme garantie pour couvrir toute perte liée à Evergrande.

"Le risque global est contrôlable et n'aura pas d'impact significatif sur les opérations, la gestion et la qualité des actifs de la banque.

Toutefois, les médias chinois ont rapporté que la déclaration de la banque et le "mur d'argent" n'ont pas encore réussi à rassurer les déposants. En Chine, les "murs d"argent" sont couramment observés lors d'événements d'entreprise tels que la remise des primes annuelles.

Dans le même temps, les préoccupations en matière de transparence augmentent. La police de Cangzhou a déclaré avoir arrêté plusieurs personnes accusées d'avoir répandu des rumeurs selon lesquelles la Banque de Cangzhou allait bientôt faire faillite.

 

Le début de la fin ? Evergrande suspend ses cotations en bourse alors que son grand patron est en résidence surveillée

Le deuxième plus grand groupe immobilier chinois ne voit pas le bout du tunnel, bien au contraire. Il a suspendu le cours de ses actions, qui ne valent plus grand-chose. La justice guette, et les plans de gestion de la dette ne semblent pas porter leurs fruits.

 

Pourquoi est-ce important ?

La société la plus endettée au monde avait suspendu une première fois le cours de ses actions en mars de l'année dernière, et n'avait repris ses activités en bourse que le 28 août dernier, soit une interruption de 17 mois. Une manœuvre qui, de toute évidence, ne lui a pas porté chance.

Le géant déchu de l’immobilier a suspendu ses cotations ce jeudi, et deux de ses filiales (China Evergrande New Energy Vehicle Group et Evergrande Property Services Group) ont fait de même. L’action Evergrande a donc clôturé son activité à la bourse de Hongkong avec une action valant 32 cents de dollars hongkongais.

Le grand patron en résidence surveillée

  • Une décision qui semble avoir été motivée par la nouvelle au sujet du président d’Evergrande. Xu Jiayin serait sous surveillance judiciaire, a révélé CNN, après une vague d’arrestations parmi l’unité de gestion de patrimoine de la firme, plus tôt ce mois-ci. Le promoteur immobilier n’a toutefois fait aucune déclaration pour justifier son retrait.
  • Il faut dire que l’action Evergrande dégringole à chaque péripétie financière du groupe. Mercredi en fin de journée, Evergrande a fait état d’une perte attribuable aux actionnaires de 33 milliards de yuans (4,15 milliards de dollars) pour les six mois se terminant en juin, relève CNBC.
  • Pour rappel, Evergrande est assis sur une dette estimée à 328 milliards de dollars. Hengda Real Estate, l’unité phare d’Evergrande en Chine, a récemment manqué une échéance de paiement de 547 millions de dollars. Mais la société dit toujours travailler avec ses créanciers pour trouver une solution.
  • En juillet, l’entreprise a affiché une perte nette combinée de 81 milliards de dollars pour 2021 et 2022. En comparaison, le bénéfice net était de 8,1 milliards de yuans en 2020. Le mois dernier, la société avait profité d’un bref retour des bénéfices qui avait suscité l’enthousiasme des investisseurs. Mais ce rayon de soleil sur le marché immobilier chinois n’a pas fait long feu.
  • Celui-ci n’est plus qu’une gigantesque coquille vide : les appartements vides ou jamais achevés pourraient abriter une population gigantesque, mais plus personne n’en veut. Tant par manque de confiance que par manque de moyens, le marasme économique s’installant dans le pays.

Vers une liquidation ?

Les jours d’Evergrande semblent réellement comptés, alors que le second promoteur immobilier chinois n’arrive pas à redresser la barre. Il a récemment déposé une demande de protection contre la faillite aux États-Unis, mais une liquidation reste toujours possible. Si on en arrive là, tous ses actifs seront vendus pour éponger la dette.

Matthias Bertrand
publié le

https://fr.businessam.be/le-debut-de-la-fin-evergrande-suspend-ses-cotations-en-bourse-alors-que-son-grand-patron-est-en-residence-surveillee/

le géant de l’immobilier Evergrande s’effondre en Bourse

Après 17 mois de suspension pour non-publication de ses résultats financiers, la cotation du promoteur chinois Evergrande a repris ce lundi 28 août, à la Bourse de Hong Kong.

La cotation du promoteur chinois ultra-endetté Evergrande a repris, lundi 28 août, à la Bourse de Hong Kong, avec un plongeon dès l'ouverture des échanges, après 17 mois de suspension pour non-publication de ses résultats financiers. Le titre a plongé de 86,67 % à l'ouverture. La cotation a "repris à 9 heures aujourd'hui (lundi, 1 heures GMT), selon une note publiée sur le site de la Bourse de Hong Kong.

La société avait déclaré vendredi dans un communiqué avoir "rempli" ses obligations dont la publication de ses résultats et "respecté les directives de reprise" établies par la Bourse. La cotation du titre avait été interrompue en mars 2022, car l'entreprise, aux abois, n'avait alors pas publié ses résultats pour 2021. Les résultats annuels pour 2021 et 2022 ont finalement été publiés le mois dernier et c'est pour cette raison que la place boursière a donné son feu vert à la reprise des échanges.

Restructuration inédite en Chine

Les créanciers d'Evergrande doivent voter lundi sur sa dette offshore, ce qui pourrait donner lieu à l'une des plus grandes restructurations jamais réalisées en Chine. Le plan proposé par le promoteur offre aux créanciers le choix d'échanger leur dette contre de nouveaux titres émis par la société ou des actions de deux filiales, Evergrande Property Services Group et Evergrande New Energy Vehicle Group. Plus tôt ce mois-ci, la société a déposé une demande de mise en faillite aux Etats-Unis, une mesure visant à protéger ses actifs américains pendant sa restructuration.

Evergrande, dont la descente aux enfers est emblématique de la crise de l'immobilier dans le pays, a annoncé dimanche avoir réduit ses pertes au premier semestre, malgré un inquiétant manque de liquidités. Ses pertes nettes pour la période janvier-juin se sont élevées à 33 milliards de yuans (4,53 milliards de dollars), selon un communiqué publié sur le site internet de la Bourse de Hong Kong. Elles étaient de 66,4 milliards de yuans pour la même période de l'année dernière.

Endettement abyssal

Le groupe a toutefois vu fondre sa trésorerie durant le premier semestre 2023, puisqu'elle est passée d'environ deux milliards de dollars à seulement 556 millions - une somme faible pour un groupe de cette taille. Une situation qui devrait compliquer ses remboursements ces prochains mois. L'endettement abyssal du groupe préoccupe depuis deux ans les marchés et fait régulièrement les gros titres de la presse chinoise et internationale. Evergrande estime désormais sa dette totale à 2.388,2 milliards de yuans (328 milliards de dollars) - contre près de 340 milliards de dollars fin 2022. La mise sur pause des chantiers d'Evergrande avait entraîné des manifestations dans plusieurs provinces de Chine de la part de futurs propriétaires mécontents de ne pouvoir emménager dans les logements promis.


Beaucoup avaient également refusé de payer leurs mensualités, ce qui avait contribué à aggraver la situation financière du groupe. Tout arrêt de travaux est un facteur d'instabilité sociale en Chine car les propriétaires payent généralement un bien avant même qu'il ne sorte de terre. Au 30 juin 2023, les emprunts du groupe s'élevaient à 624,77 milliards de yuans (86 milliards de dollars) - soit une augmentation de plus de 12 milliards de yuans par rapport à fin 2022.Là encore, cette situation fragilise la possibilité pour le groupe de rembourser sa dette.

Ex-numéro un déchu de l'immobilier en Chine, le groupe était jadis l'un des plus puissants du pays et, outre son cœur de métier, avait investi dans l'eau minérale, un club de football ou encore les véhicules électriques. A l'avenir, l'entreprise va s'atteler à "atténuer les risques" et "s'efforcera d'assurer la livraison des biens immobiliers", a promis Evergrande dimanche dans son communiqué. Le groupe dit aussi compter sur ses branches automobile électrique et services immobiliers pour assurer sa croissance. Fondé en 2019, le constructeur automobile Evergrande NEV avait d'emblée affiché son ambition de rivaliser avec l'américain Tesla et le surpasser en cinq ans. Mais la situation de sa maison mère a sérieusement mis à mal ses projets et sa trésorerie.

 

https://www.capital.fr/entreprises-marches/chine-le-geant-de-limmobilier-evergrande-seffondre-en-bourse-1477465

au pied du défaut, le promoteur Country Garden repousse une échéance avec ses créanciers

L'un des plus gros promoteurs immobiliers en Chine a décidé de décaler la date butoir pour le vote de ses créanciers sur un rééchelonnement de ses remboursements à la semaine prochaine. L'étape est cruciale, puisqu'elle lui permettrait, en cas d'accord, d'éviter de se retrouver en défaut de paiement. Longtemps réputé solide, Country Garden se retrouve face à une dette astronomique, estimée à fin 2022 à 150 milliards d'euros.

Les créanciers de Country Garden avaient initialement jusqu'à 22 heures (14 heures GMT) pour se prononcer. Le promoteur immobilier chinois a finalement reporté au 31 août la date butoir du vote destiné à permettre le rééchelonnement de ses remboursements, selon l'agence Bloomberg, citant un document remis à la Bourse de Shanghai. Un accord permettrait à Country Garden d'éviter un défaut de paiement, qui serait le plus important en Chine depuis celui de son concurrent Evergrande, il y a deux ans.

Dans les faits, le promoteur s'entretient depuis mercredi avec des créanciers. La situation est plus que préoccupante : le groupe s'est révélé incapable de rembourser deux intérêts sur des emprunts au début du mois d'août, risquant ainsi formellement un défaut de paiement s'il ne règle pas ces sommes, passé un délai de grâce de 30 jours qui expire début septembre.

Pour ajouter aux difficultés, il doit également s'acquitter du paiement d'une obligation d'un montant total de 3,9 milliards de yuans (environ 500 millions d'euros), qui arrive à maturité dans une dizaine de jours.

Une dette abyssale

La situation de Country Garden agite les marchés. Et pour cause, le groupe avait fin 2022 une dette considérable qu'il estimait à quelque 1.152 milliards de yuans (150 milliards d'euros). Bloomberg la chiffre, pour sa part, à environ 1.400 milliards de yuans (176 milliards d'euros).

Lire aussiChine : le promoteur Country Garden s'effondre en Bourse accentuant la crise de l'immobilier

Country Garden était l'an dernier encore le plus gros promoteur de Chine. Il dispose de quatre fois plus de projets qu'Evergrande, dont la mise à l'arrêt de chantiers avait entraîné manifestations et grèves de mensualités l'an dernier. Le promoteur emploie plusieurs dizaines de milliers de personnes et figure au classement Forbes des 500 plus grosses entreprises du monde. Sa patronne, Yang Huiyan, était jusqu'à récemment la femme la plus riche d'Asie.

Le groupe est incontournable dans les villes de petite taille, qui représentent environ 60% de ses projets. Problème, ce sont là où les prix de l'immobilier ont le plus chuté et où l'essentiel de ses clients ont un pouvoir d'achat très limité. Country Garden recensait fin 2022 plus de 3.000 chantiers en cours dont une trentaine à l'étranger, principalement en Australie, en Indonésie et aux Etats-Unis.

Un secteur fragilisé

Les déboires des deux géants de l'immobilier fragilisent un peu plus un secteur déjà échaudé par la crise sanitaire et le ralentissement économique en Chine. Cette situation nourrit également la défiance auprès d'acheteurs potentiels, ce qui aggrave davantage la situation financière des promoteurs. Y compris des groupes publics. Sino-Ocean, supposé avoir un meilleur accès aux financements, a ainsi annoncé la semaine passée avoir fait défaut sur un intérêt d'emprunt et s'attend à des pertes semestrielles record ce mois-ci.

« Les problèmes d'endettement du secteur vont s'aggraver à mesure que l'économie chinoise se détériore et que les promoteurs peinent à générer des revenus », avaient averti récemment les analystes de SinoInsider, un cabinet spécialisé sur l'économie chinoise basé aux Etats-Unis.

Signe de la fébrilité du marché, les prix de l'immobilier ont chuté en juillet à leur rythme le plus rapide depuis un an, selon des chiffres officiels publiés mercredi.

Des répercussions majeures

Faut-il s'attendre à des répercussions sur le système financier ? Durant les années fastes, nombre de promoteurs ont eu recours à des sociétés fiduciaires ou de gestion d'actifs pour financer leurs projets. Le tentaculaire conglomérat Zhongzhi et sa galaxie d'entreprises financières est l'un des acteurs les plus importants du marché. Il gère à lui seul plus de 1.000 milliards de yuans (125,6 milliards d'euros) d'actifs.

Un grand nombre d'entreprises et de particuliers aisés lui ont confié leur épargne. Mais le groupe se retrouve rattrapé par la crise et est incapable, lui aussi, de rembourser les bénéficiaires, causant des « pertes considérables » aux investisseurs, a relevé l'analyste Ting Lu, de la banque Nomura.

Un défaut de paiement du conglomérat Zhongzhi « risque de mettre en lumière une partie des immenses risques cachés du système financier chinois », prévient SinoInsider. Ce n'est que « la partie visible de l'iceberg ». Pour relancer ce secteur clé de l'économie qu'est l'immobilier, la Chine a annoncé de nouvelles mesures d'assouplissement pour les prêts hypothécaires.

(Avec AFP)

 
 
Country Garden : la déconfiture de son projet de ville futuriste à 100 milliards de dollars

Le méga-projet "Forest City" de Country Garden en Malaisie se révèle être un échec retentissant malgré son ambition de devenir une "ville du futur intelligente et verte". Prix trop élevés et obstacles politiques ont entravé la réalisation de cette mégapole futuriste, devenue “ville fantôme”.

La chute en Bourse de Country Garden, l'un des plus grands promoteurs immobiliers chinois, a secoué l'économie du pays. Endetté lourdement à hauteur de 150 milliards d'euros, voire 176 milliards selon Bloomberg, le géant immobilier fait face à une crise financière majeure qui préoccupe les investisseurs, rapportait Le Figaro mardi 15 août. Parmi les nombreux projets qui ont mis en péril la santé financière du groupe, un méga-projet se démarque par son échec cuisant : "Forest City".

Lancé en grande pompe en 2016, ce projet immobilier futuriste avait pour ambition de créer une "ville du futur intelligente et verte" implantée dans le sud de la Malaisie, à proximité de Singapour. Avec une enveloppe colossale de 100 milliards de dollars, le projet devait s'étendre sur quatre îles artificielles couvrant 30 km2 et accueillir 700.000 habitants. Mais la réalité est loin des rêves grandioses de Country Garden. Aujourd'hui, "Forest City" est une "ville fantôme", décrivent les médias qui se sont rendus sur place, avec seulement quelques milliers d'habitants.

90% des commerces abandonnés

L'échec du projet s'explique en partie par des prix de logements excessivement élevés pour la population locale, avoisinant les 2.800 euros par mètre carré. Un tarif qui dépasse largement le salaire moyen en Malaisie, qui plafonne à 700 euros par mois. Impossible de trouver preneur, là où certains appartements coûtent plus d'un million de dollars. Quant aux acheteurs étrangers, principalement les Chinois aisés visés par le projet, ils ont été refroidis par les déclarations contradictoires des autorités malaisiennes et les restrictions financières imposées par la Chine.

Country Garden persiste malgré tout à défendre son projet, soulignant les réalisations déjà accomplies, comme les parcours de golf, les hôtels de luxe, l'ouverture d’une école internationale ou le gigantesque parc aquatique. Le promoteur chinois insiste : “Forest City” n’est pas un projet “raté”. Il ne sera complètement achevé qu'en 2035, insiste le groupe. La réalité est toutefois implacable : seulement 28.000 unités résidentielles ont été achevées sur les 700.000 prévues et près de 90% des commerces seraient abandonnés. Malgré plus de 100 agents immobiliers étrangers recrutés pour promouvoir "Forest City", les facteurs imprévus comme la pandémie de Covid-19 et le ralentissement économique mondial semblent avoir eu raison de la folie des grandeurs du promoteur chinois.

 

https://www.capital.fr/immobilier/country-garden-la-deconfiture-de-son-projet-de-ville-futuriste-a-100-milliards-de-dollars-1476642

Vers un second « moment Evergrande » en Chine ? Le secteur immobilier vacille à nouveau

Le secteur de l’immobilier chinois ne s’est jamais remis de l’affaire Evergrande, le second plus grand promoteur, rattrapé par ses montagnes de dettes. Voilà qu’un autre pourrait suivre, tandis qu’un troisième se retrouve en plein scandale de corruption. Les marchés retiennent leur souffle.

 

Pourquoi est-ce important ?

Il y a deux ans, le deuxième promoteur immobilier de Chine, Evergrande, s'est retrouvé en défaut de paiement. Grandie trop vite et atteinte d'une fièvre de la construction rapide, l'entreprise avait contracté des dettes se comptant en milliards de dollars. Un château de cartes qui n'est pas passé loin de s'effondrer complètement, causant la panique dans le secteur et une vague de troubles toujours rare en Chine.

Deux ans après Evergrande, la Chine entre-t-elle dans une seconde phase de bulle immobilière prête à éclater ? Country Garden, l’un des plus grands promoteurs actifs, aurait manqué deux paiements de coupons sur des obligations en dollars qui étaient dus dimanche. Des dettes qui courent respectivement jusqu’en février 2026 et août 2030, relève Reuters. La société n’a pas encore présenté de plan de paiement de ces dettes.

  • Les actions de Country Garden cotées à Hong Kong ont clôturé en baisse de plus de 1,7% mercredi, après de fortes baisses plus tôt dans la semaine.
  • Les ventes de l’entreprise ont baissé de 39% par rapport à l’année dernière ; c’est là la pire performance de l’année parmi le secteur immobilier chinois, du moins jusqu’à présent.
  • Country Garden est classé 147e dans la liste Fortune Global 500 et 28e dans la version chinoise, et employait plus de 100.000 personnes en 2019.

Un modèle à bout de souffle

Plus inquiétant encore : le conglomérat chinois Wanda Group, regroupant des activités liées au tourisme, à l’hôtellerie et au cinéma, a vu son vice-président senior Liu Haibo emmené par la police ce jeudi, suite à une enquête interne de l’entreprise pour corruption, signale CNBC. L’entreprise n’a pas encore fait de communiqué officiel. Cela fait deux magnats chinois du béton sous les radars en très peu de temps, alors que l’ensemble du secteur ne s’est toujours pas remis de la crise. En que l’économie chinoise tout entière ne se porte pas au mieux.

« Avec une baisse des ventes totales de logements en Chine au premier semestre 2023 par rapport à l’année précédente, des prix des logements en baisse d’un mois sur l’autre ces derniers mois et une croissance économique vacillante, une autre défaillance de promoteur (et une très grande à cela) est peut-être la dernière chose dont les autorités chinoises ont besoin en ce moment »

Sandra Chow, co-directrice de la recherche pour l’Asie-Pacifique chez CreditSights (Fitch Ratings), citée par CNBC

Une confiance qui a disparu

  • Malgré le soutien du gouvernement chinois – qui, à l’époque, semblait avoir voulu punir Evergrande avant de s’effrayer des conséquences possibles -, le marché immobilier chinois va mal, alors qu’avec ses industries connexes, il représente un quart de l’économie chinoise.
  • En Chine, traditionnellement, on paie pour des appartements qui n’ont pas encore été construits. Mais Evergrande a changé la donne, et les clients sont bien moins enclins à payer dans les temps, ayant vu de nombreux immeubles n’être jamais achevés – voire détruits avant. « Avec cette confiance vacillante, le secteur immobilier privé restera probablement un frein à la croissance du pays pour le reste de l’année », estiment les analystes du Rhodium Group dans une note publiée cette semaine.
  • Pour soulager le secteur, le gouvernement pourrait alléger les restrictions imposées sur les ventes d’appartements durant la crise précédente. Au risque de faire augmenter l’offre alors que la demande ne suit pas.
  • Matthias Bertrand
    publié le
 
 
un acteur majeur de l'immobilier fait défaut sur un remboursement d'un milliard de dollars

Un des principaux promoteurs immobiliers chinois est dans l'impossibilité de rembourser un emprunt d'un milliard de dollars alors que de nombreux groupes immobiliers de l'empire du Milieu sont en difficulté financière.

Le promoteur Shimao, un acteur majeur de l'immobilier en Chine, a annoncé ne pas pouvoir rembourser un emprunt d'un milliard de dollars, au moment où de nombreux groupes luttent pour leur survie sur un marché en crise.

L'immobilier a longtemps servi de moteur à la croissance en Chine, galvanisé par la hausse du niveau de vie de la population et une frénésie d'achats, dans un pays où l'acquisition d'un bien immobilier est souvent un prérequis au mariage. Les incertitudes liées au Covid-19, qui pénalisent l'activité et finalement pèsent sur le revenu des ménages, refroidissent par ailleurs les acheteurs, au moment où de nombreux groupes immobiliers en Chine sont en difficulté financière.

Dans ce contexte, Shimao est dans l'incapacité de rembourser un emprunt arrivé à échéance dimanche d'un montant de 1,02 milliard de dollars (981 millions d'euros), a indiqué le groupe basé à Shanghai. Ce défaut de paiement est le plus important en Chine cette année dans le secteur immobilier. Shimao précise discuter avec ses créanciers d'une solution "à l'amiable".

Le groupe met ses difficultés sur le compte de la conjoncture et du Covid qui pénalisent la demande en biens immobiliers. Ce phénomène est amené à "se poursuivre à court terme", prévient le promoteur, qui enregistre sur les cinq premiers mois de l'année un repli de 72% de ses ventes sur un an.

Un marché de l'immobilier chinois en berne

L'immobilier et la construction pèsent plus du quart du PIB de la Chine. Mais pour réduire l'endettement du secteur, Pékin a durci ces dernières années les conditions d'accès au crédit pour les promoteurs. Résultat, nombre de groupes se retrouvent à court de liquidités, dont le numéro un du secteur, Evergrande.

La mauvaise santé financière du champion de l'immobilier en Chine pénalise par ricochet ses concurrents, les acheteurs se montrant de plus en plus réticents à investir dans la pierre. En mai, le poids lourd de l'immobilier Sunac avait lui aussi annoncé un défaut de paiement.

"La contagion, qui s'est étendue d'Evergrande à Sunac, gagne à présent Shimao", relève l'analyste Kristy Hung, de l'agence Bloomberg, redoutant une crise de la dette qui "dépasse l'imagination".

 

Pour tenter de générer de l'argent et d'attirer de nouveaux acheteurs, certains promoteurs aux abois en arrivent à accepter des paiements... en produits agricoles de la part de clients agriculteurs. Pêches, pastèques ou encore ail peuvent désormais servir à payer une partie d'un bien immobilier, a rapporté la presse locale, soulignant la situation désespérée de plusieurs promoteurs dans certaines localités.

 

https://www.capital.fr/economie-politique/chine-un-acteur-majeur-de-limmobilier-fait-defaut-sur-un-remboursement-dun-milliard-de-dollars-1440671

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article